Ce qui finit toujours par sortir

(Photo Whatknot)

En ce moment il arrive tous les jours dans ma boîte mail un message sur le pouvoir de la parole. C’est le challenge sur 30 jours d’un site américain que j’aime beaucoup, Revive Our Hearts. Du coup j’ai jamais fait autant gaffe à ce que je dis toute la journée. Une chose flagrante : ce que je pense finit toujours par sortir.

Exemple : si une amie ou un collègue m’agace, peu importe tous les efforts que je fais tous les jours pour ne pas verbaliser mon agacement devant témoins, il y a toujours un moment où ça sort. Parce que je suis prise au dépourvu, parce que ce jour-là je n’ai pas le courage de me retenir, parce que ce sont les autres qui ont commencé et c’est si tentant de renchérir… Il ne suffit pas que je m’efforce à la bienveillance dans mes paroles, si je ne la cultive pas aussi dans mon cœur ça ne marche pas. Ou pas jusqu’au bout.

Autre exemple : je suis un peu obsédée par ce que les gens pensent de moi. (bon, vous fichez pas de moi, je suis sûre de ne pas être la seule). Donc quand on me fait un commentaire, positif ou négatif, sur quelque chose que j’ai fait ou dit, ça se grave instantanément dans ma tête. Et je le rumine. Et il suffit de pas grand-chose, d’une perche tendue par un ami dans une discussion, pour que je rebondisse en citant ce qu’on m’a dit de moi. Pour me le faire confirmer ou infirmer ou développer je ne sais pas vraiment, mais j’ai remarqué que je le faisais souvent. Narcissique, dégoûtant ? Ouais, un peu. Bon, je me retiens, mais ça finit par sortir malgré tout. Parce que ce qui tourne dans ma tête finit toujours par arriver dans ma bouche.

Alors on dit qu’il ne faut pas juger quelqu’un simplement sur les apparences… et je suppose qu’on pourrait y inclure les paroles prononcées, par opposition aux actes qui seraient plus révélateurs. Dans un sens, je comprends l’idée, c’est plus facile de se vanter de telle ou telle action courageuse qu’on ferait sans hésiter, que de se remuer et de l’accomplir, pour de bon. Donc ne pas se fier seulement à ce que Machin dit qu’il va faire, attendre de voir s’il le fait effectivement. Moui. Mais quand il dit qu’il va le faire, il dit quand même quelque chose de lui-même ; soit qu’il a très envie de le faire, soit qu’il n’a pas envie mais se sent obligé de le faire à cause de telle ou telle influence ou de la peur de décevoir quelqu’un… soit qu’il voudrait bien se persuader qu’il est capable de le faire… C’est une partie de la vérité d’une personne, non ? Mais je digresse.

Pour moi, ce qui me semble vrai, même si je ne peux pas l’extrapoler d’autorité à tout le monde, c’est que je ne peux pas m’accommoder d’entretenir un système de pensée que je ne voudrais pas qu’on puisse lire en moi. Tôt ou tard, on le lira. Je ne peux pas faire durablement semblant d’être autre chose que ce que je suis. Que ça m’est égal qu’on me dise ou qu’on me fasse telle chose qui en réalité me blesse profondément. Que j’apprécie telle personne qu’en réalité je méprise.

Écouter mes paroles, c’est réaliser à quel point j’ai besoin d’être renouvelée dans mes pensées.

Je vous invite à l’exercice, écoutez-vous parler quelques jours, et demandez-vous d’où ça sort.

Et si vous voulez creuser le sujet, il y a une série d’enseignements intéressants sur le site de Revive our hearts à ce lien.

 

Bon, il y a autre chose que je voulais dire à ce sujet… le blog va changer d’adresse bientôt. Ce n’est pas encore terminé mais j’y travaille et j’espère que ça vous conviendra. Ce n’est pas une révolution, juste un changement de nom pour coller un peu mieux à ce que j’écris (et être plus simple à citer !) Génération Hillsong Nutella j’étais très fière de cette expression, et toute l’idée qu’il y a derrière je la maintiens, mais il arrive un moment où il faut faire plus simple… et peut-être plus adulte. Enfin en tout cas j’aimerais bien qu’on me perçoive comme ça. Donc c’est bien un peu ce que je suis à l’intérieur, si vous m’avez suivie ! En tout cas dans les premiers mois du blog il y avait beaucoup de sarcasmes et de petites blagues et maintenant j’essaie moins d’être drôle, pour éviter de brouiller les messages que les articles portent. Je n’écrirai pas plus souvent je pense, ça ne sera pas une transformation, juste un petit lifting pour que la forme colle avec le fond. Simplement tous ces détails techniques me cassent un peu les pieds donc j’avance len-te-ment… à suivre.

3 réflexions sur “Ce qui finit toujours par sortir

  1. Bonjour !

    Merci pour ce partage. Je comprends un peu cette évolution comme une « mue » et un désir de vivre de façon cohérente cette maturité (plus qu’ être « adulte », dirai-je) en Christ. J’aimais bien « Génération Hillsong Nutella », un nom mystérieux témoignant d’une personnalité unique (mais je comprends que le changement de nom illustrera un changement important) et son sous-titre : « Tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses, mais une seule est vraiment nécessaire ». Ce dernier changera-t-il ?
    Je ne sais pas s’il te faut faire « plus simple », mais je te souhaite de rédiger des billets certes empreints de maturité, mais qui ne seront pas trop sérieux quand même. Être drôle est une qualité, qui n’enlève en rien à la volonté d’édification. « Les sarcasmes et les petites blagues » pourront ainsi céder la place à un humour mature, témoignant d’un recul bienvenu et nous invitant au recul. Personnellement, c’est ce que j’apprécie sur un blogue et un tel esprit me paraît rare, de nos jours.

    Sur ce, le meilleur pour toi dans cette transformation, même à petits pas, autant spi que technique, en et avec Christ.

    Fraternellement,
    Pep’s

  2. sheila dit :

    Bonjour,

    je suis tout à fait d’accord avec pep’s, ton p’tit brin d’humour me plait bien, c’est souvent ce qui me passe par la tête que tu écrit entre parenthèses!
    J’ai hâte de lire tes prochains articles, à bientôt!

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